Le journaliste Marc-Antoine GUET du magazine Surf Session a réalisé une enquête longue et complète sur le phénomène émergeant des piscines à surf. Il évoque également l’alternative Okahina Wave, un atoll flottant qui permet de créer la 1ère vague de surf écologique.
Où va-t-on avec les vagues artificielles ?
Une lettre ouverte des collectifs et associations environnementales a accusé en février dernier la Fédération Française de Surf de « vouloir faire passer le sport et les médailles avant l’écologie ». Qu’en penser ? Formidables avancées technologiques à forger des médailles ou hérésie environnementale complètement inutile ?
Plongez au coeur des piscines à vagues, sujet qui n’en finit pas de faire des remous.
EXTRAITS
Surf Session – « Fabriquer une vague ? L’expression intrigue et fait sourire à la fois mais pourtant, nous sommes aux portes d’une réalité qui verra peut être apparaître des copies parfaites de Pipe dans la campague ardéchoise, les steppes de Russie ou le désert du Sahara On y arrive à grand pas. Le surf de demain sera surpeuplé. Qu’on le veuille ou non, les vagues artificielles ont le vent en poupe. Piscine à vagues, vague artificielle, au final, peu importe. Une piscine à vagues, n’est autre qu’une vague artificielle en milieu bétonné. Mais si la technologie intrigue, l’impact environnemental, lui, interroge. À l’heure où le greenwashing est cuisiné à toutes les sauces (au point d’en devenir écœurant), difficile de ne pas se poser quelques questions sur ce phénomène qui divise. »
AVEC LES JO, UNE OBLIGATION DE PERFORMANCE
Surf Session – « La population de surfeurs dans le monde est aujourd’hui estimée à 35 millions. En France, on parle de près de 500 000 pratiquants et 500 structures écoles/clubs. Les résultats d’une étude menée par des chercheurs d’Oxford, révèlent qu’un spot de surf de qualité génère près de 20 millions de dollars par an. 20 millions qui sont directement (re)injectés dans l’économie locale. Le surf renforce donc l’attractivité des territoires, dynamise les activités touristiques, crée des emplois, génère des revenus supplémentaires pour l’économie locale, etc. Selon un sondage du Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine, la moitié des séjours dans la région auraient comme motivation première, le surf. Ici, la pratique touche près de 400 entreprises et embauche directement près de 3 500 personnes. Pas besoin d’aller très loin pour comprendre alors pourquoi de nombreuses personnes s’intéressent de plus en plus à ces nouvelles mines d’or…… ».
La France ne peut pas se permettre de rater le virage olympique. Jean-Luc Arrassus, Président de la Fédération Française de Surf s’exprime à ce sujet : « … Il faut bien comprendre que la répétition fait partie du haut niveau et que ce genre d’installations nous fera gagner du temps en préparation technique…»
Surf Session – « …Oui mais voilà, le surf a fait son apparition aux Jeux Olympiques et y sera présent pour la première fois de son histoire en août prochain à Tokyo. Sans parler, qu’après Tokyo, viendra Paris 2024 avec comme objectif pour la France, de briller à domicile. Les vagues artificielles comme terrain d’entraînement, l’argument sportif est posé. D’ailleurs du côté des surfeurs pros, pas grand monde ne contredit… »
Pour le surfeur breton Ian Fontaine – « … Avec l’évolution du surf aujourd’hui, l’augmentation du nombre de pratiquants, le fait qu’il soit aux JO et que le niveau est de plus en plus élevé, je pense que les vagues artificielles sont un outil qui ne peut pas être négligé. C’est même un outil obligatoire pour une fédération et une nation afin d’élever le surfeur à un autre niveau. Les gens qui auront une piscine près de chez eux pour s’entraîner vont avoir un avantage conséquent sur les autres nations. Et avec les JO maintenant, on parle nation…»
Comme précise Marc-Antoine GUET, l’enjeu pour les Jeux Olympiques et les enjeux financiers sont bien présents. Mais il écrit aussitôt « Ce qui est plus opaque en revanche, c’est l’impact environnemental réel de ces nouveaux paradis artificiels…. ».
La suite demain dans l’épisode 2/4
Retrouvez ce dossier de 12 pages en intégralité dans le N°375 du magazine Surf Session (avril-juin) disponible chez votre marchand de journaux. Vous pouvez le commander également en ligne sur shop.surfsession.com