Dans notre monde numérique, la pertinence d’une vague artificielle ne fait plus débat. Elle est une extension d’une ressource fabuleuse, mais limitée, parfois en danger. Pour que cette idée soit véritablement progressiste, il ne faut pas se limiter à créer une déferlante entre des murs.
Nous voulions un projet en accord avec les valeurs d’une époque qui comprend enfin que tout n’est plus permis. L’équipe Okahina a donc imaginé une vague sans mur, sans eaux potables captives et filtrées, sans débauche d’énergie pour la produire.
Pour bien comprendre les enjeux représentés par les vagues artificielles demain, il faut prendre du recul et ne pas s’en tenir aux effets d’annonce. Les risques existent, la vague artificielle pourrait être aux années qui viennent ce qu’étaient les parcs d’attractions à la fin du 20e siècle. Des projets faramineux, déconnectés de réels besoins, voués à l’échec à moyen terme.
Le parallèle n’est pas exagéré. Le foncier est déjà un enjeu majeur. Il faut un immense terrain, constructible, qui va être imperméabilisé sur plusieurs hectares, construire ensuite avec du béton, un matériau fort carboné et riche à 80% de sable, une immense infrastructure adaptée aux efforts colossaux mis en jeu. Il faudra d’immenses quantités d’eau potable pour la remplir, eau qu’il faudra filtrer, bien sûr traiter, à terme changer et compléter sans cesse pour compenser les immenses quantités d’eau qui vont s’évaporer sur de telles surfaces. Enfin, pour générer assez de vagues, beaucoup d’énergie pour de l’eau juste « récréative ».
Résumons : une immense emprise au sol, un bétonnage massif, une forte imperméabilisation des sols, de grandes quantités d’eau potable chargée en produits traitants, et de l’énergie, beaucoup d’énergie. Pour que tout ceci soit rentable, il faut « produire » énormément de vagues pour contenter un large public. Se posent alors des problèmes de sécurité pour les surfeurs avec une fréquence de vagues trop courte ayant pour conséquence des risques de collisions à l’eau.
Okahina a pris le parti de changer de paradigme en s’éloignant de cette idée d’immenses piscines à vagues et de développer une vague qui déroule sur un atoll flottant, le procédé est breveté. Une structure légère, facile à monter et démonter, qui vient se poser sur un plan d’eau existant, mer, lac, rivière. Pas de béton, pas besoin d’eau potable, pas de filtration, et un bilan écologique par conséquent beaucoup plus favorable. Mieux, la vague permet d’oxygéner son environnement proche et ainsi d’avoir une action positive sur la biodiversité. Nous y reviendrons.
Il y a d’autres aspects. Le projet Okahina a été pensé avec le surf en tête, mais il va plus loin. Le concept, c’est l’eau en mouvement. Nous pouvons générer des vagues de toutes tailles à différentes fréquences. Nous pensons au bodyboard mais aussi au bodysurf, à l’apprentissage de la nage dans le courant, dans les petites vagues.
Okahina est plus qu’une vague artificielle, c’est une solution innovante qui prend totalement en compte le nouveau contexte environnemental.