D’ici le printemps 2022, la Ville de Libourne et la société Wavering
solution veulent installer Okahina wave, « la première vague de surf
écologique » au lac des Dagueys.
Et si, demain, on surfait à Libourne ? La question aurait pu paraître saugrenue il y a quelques années. Même le maire a d’abord été perplexe sur la crédibilité d’un tel projet. « A priori, c’est faisable », indiquait-il lundi, lors d’une conférence de presse sur Okahina Wave, « la première vague de surf écologique » qui pourrait s’installer, à l’horizon 2022, sur le lac des Dagueys. Libourne ferait ainsi partie des trois premiers sites français à accueillir un tel dispositif. Une version bêta test doit être inaugurée en décembre 2020 au pied du Futuroscope.
Une vague semi-naturelle
Jusqu’alors les termes « vague artificielle » et « écologie » étaient plutôt antinomiques. Les spots de surf loin des côtes se résumant à de vastes piscines à vagues. Celle du NLand surf au Texas, aux États-Unis, représente ainsi 45000m3 d’eau. « Là, on change de paradigme. Notre vague s’installe en milieu naturel, sans système de filtration », indique Laurent Héquily, le fondateur de ce concept novateur qui a nécessité quatre ans de recherche et développement. Un équipement montable et démontable. « Libourne n’était pas la première ville qu’on visait mais il y a un bel écrin et de nombreux projets sont en cours comme l’arrivée du complexe aquatique. Car quand on développe une offre touristique, c’est important d’avoir une cohérence de projet », justifie l’entrepreneur. Le dynamisme de la ville, la proximité avec Bordeaux, l’existence d’une culture locale de la glisse (mascaret, skate park…) et l’ambition écologique du site des Dagueys… Autant d’atouts qui ont fait pencher la balance.
Dix millions d’investissement
Reste à s’assurer qu’une bonne cohabitation est possible aussi bien avec les activités sportives que la biodiversité de cette zone classée Natura 2000. « Ce projet a été présenté aux sportifs du canoë-kayak et de l’aviron qui ont posé plein de questions », relate le maire. En effet, avant l’été, et même encore plus tôt pour les responsables, des réunions de présentation ont été organisées. « On a été rassuré sur le fait que cela ne perturberait pas nos activités », explique Xavier Buffo, le président du Club d’aviron qui apprécie par ailleurs d’avoir été sollicité, avec son homologue du kayak, en amont du projet. Outre le fait que les vagues déferlent vers l’intérieur, tout ressac sera aplani par un système dédié. Quant à la biodiversité, en bon VRP, Laurent Héquily rassure et vante les bienfaits de son invention. « Le brassage occasionné permet d’oxygéner et de renouveler l’eau, ce qui limite l’eutrophisation des lacs », détaille-t-il. Dans certaines régions du monde, cela pourrait même limiter le blanchiment du corail. Une innovation couronnée par le Blue ocean awards et soutenu par l’Union européenne qui lui a décerné le Winner seal of excellence. Le ministère des Sport encouragerait également ce projet qui, à Libourne, représenterait un investissement de 10 à 11millions d’euros. « On a été rassuré sur le fait que cela ne perturberait pas nos activités nautiques »
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