Okahina, une réalisation qui va faire des vagues, littéralement. 

Okahina serait donc la première vague dynamique autorisée dans l’Hexagone où quatre tentatives de piscines géantes, systématiquement attaquées par des défenseurs de l’environnement, ont déjà avorté à Castets (Landes), Sevran (Seine-Saint-Denis), Saint-Père-en-Retz (Loire-Atlantique) et Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). « Il fallait sortir du béton, de l’artificialisation des sols et du pompage de l’eau en très grandes quantités dans les nappes ou le réseau », explique Laurent Héquily, le fondateur de Waveriding Solution, l’entreprise derrière le projet.

Vague centripète

Créée à Bordeaux en 2015, elle finance sa réalisation vitrine avec un family office et la Société anonyme d’économie mixte locale Patrimoniale de la Vienne. A eux trois, ils ont réuni 80 % des 6,7 millions d’euros nécessaires. Waveriding Solution espère compléter le budget avec une levée de fonds en actifs numériques, en cours sur la plateforme Kriptown. Lire l’article  » Kiptown et Okahina : Un duo gagnant pour les investisseurs »

La technologie brevetée dans 46 pays est en rupture avec ses concurrents jusque dans le moyen de créer la vague. « Jusque-là, on pousse de l’eau. On sait le faire depuis les années 1950 pour tester les carènes de bateau. Mais c’est une action très énergivore », dit Laurent Héquily. Waveriding Solution s’inspire des effets de « lift » utilisés par les derniers bateaux à foils de la Coupe de l’America. Le dirigeant avance « une consommation électrique équivalente à une pizzeria de 150 couverts », certifiée par le bureau Socotec qui contrôle les manèges des grands parcs de loisirs européens. La vague centripète, « donc sans dégât pour les berges », tournera tout autour de l’atoll. « Par ailleurs, le brassage contribuera à lutter contre l’asphyxie des plans d’eau intérieurs, envahis par les cyanobactéries », ajoute-t-il.

Contestations

La première Okahina Wave est de petite dimension (une plateforme de 40 mètres de diamètre pour une trentaine de surfeurs en simultané) au regard des deux suivantes signées avec la mairie de Libourne en Gironde (14 millions d’investissement) et la région Île-de-France à Vaires-Torcy, en Seine-et-Marne (25 millions), sur deux lacs de carrière. « Si on réussit en France, avec toutes les normes et les charges, ça sera facile à l’étranger », estime l’entrepreneur, qui a des discussions en Californie, au Moyen-Orient, en Suisse, en Espagne, au Brésil…

Ses concurrents internationaux (le pionnier Kelly Slater Wave Co, l’espagnol Wavegarden, American Wave Machine…) cumulent une centaine de projets dans le monde mais tous rencontrent une contestation houleuse. Le leader Wavegarden, avec huit sites en activité, a perdu plusieurs procès récemment. Près de Bordeaux, à Canéjan, un permis de construire délivré à l’Académie de la Glisse en février 2023 pour 20.000 m2 de bassins à découvert dans une friche industrielle, d’un budget annoncé « de 20 à 30 millions d’euros », est sous le coup d’un recours administratif déposé par plusieurs associations environnementales. Les investisseurs, qui avaient choisi Wavengarden, ne souhaitent plus s’exprimer. En novembre dernier, ils mettaient en avant la mission de « centre d’entraînement » pour les sportifs français et le développement rapide d’une discipline – olympique depuis 2020 – qui compte un million d’amateurs en France, pour 60.000 licenciés. Ils défendaient aussi une installation « autonome en eau et en énergie » grâce à 10.000 m2 de panneaux photovoltaïques et la récupération des eaux de pluie pour compenser l’évaporation. « Pas crédible », selon l’association Sepanso, dont la contre-étude évalue la consommation à 180.000 m3 par an, dix fois plus qu’annoncé. En avril, le maire de Canéjan a demandé au tribunal une expertise indépendante sur les volumes d’eau en jeu.

L’eau est une valeur ajoutée d’attractivité pour toutes les formes de loisirs », explique Wilfried Lelandais, vice-président du syndicat des parcs de loisirs et directeur du groupe Aspro, connu pour Aqualand. Les centres aquatiques attirent 2,5 millions de visiteurs en seulement trois mois d’activité estivale.

Retrouvez le lien de l’article de Léa DELPONT au complet ici

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